Trek Annapurna Base Camp (ABC)
Ca y est le jour J est enfin arrivé, on va débuter notre expédition dans l’Himalaya mais avant ça, on se lance à travers toute la ville, carte en main, pour rejoindre le quartier de BAGAR. 2h de marche plus tard, on trouve enfin le bus, où on doit monter sur le toit parmi les locaux (bus plein à l’intérieur).
On est tout excité de voyager de la sorte malgré les barres métalliques qui nous font mal au derrière ! Sur la route, en payant le trajet au “contrôleur” (qui d’ailleurs passe de l’intérieur au toit du bus, pendant que celui ci roule, sans problème) 1000 roupies s’envolent de notre poche pour aller se poser sur la route 200m plus loin. Ni une ni deux, Laura tape sur le toit du bus qui s’arrête immédiatement et nous laisse récupérer notre billet avant de repartir.
Après un trajet d’une trentaine de minutes, le bus se stoppe et un homme nous indique que nous devons descendre car nous sommes à Phedi (1130m d’altitude).
Sac sur le dos et sûr de nous, nous pouvons enfin débuter notre trek à 10h30.
On est tout excité de voyager de la sorte malgré les barres métalliques qui nous font mal au derrière ! Sur la route, en payant le trajet au “contrôleur” (qui d’ailleurs passe de l’intérieur au toit du bus, pendant que celui ci roule, sans problème) 1000 roupies s’envolent de notre poche pour aller se poser sur la route 200m plus loin. Ni une ni deux, Laura tape sur le toit du bus qui s’arrête immédiatement et nous laisse récupérer notre billet avant de repartir.
Après un trajet d’une trentaine de minutes, le bus se stoppe et un homme nous indique que nous devons descendre car nous sommes à Phedi (1130m d’altitude).
Sac sur le dos et sûr de nous, nous pouvons enfin débuter notre trek à 10h30.
Jour 1 : De Phedi à Pitam Deurali
Le début de la randonnée est très dur. En réalité on ne s’attendait pas à ça. D’entrée, on tombe sur un mur d’escalier très abrupt qui fait mal aux cuisses et aux mollets. Le poids des sacs n’arrangeant rien (Laura doit avoir 5-6kg sur le dos et moi une dizaine), le mal se fait ressentir. Après 3h de montée intense, on décide de s’arrêter manger dans le petit village de Pothana (1890m).
Le froid commence à se faire ressentir et la brume fait son apparition. Les locaux nous indiquent que le ciel commence à se couvrir et que plus haut il ne fera pas bien beau. On décide tout de même de continuer un petit peu notre avancée et environ 1h plus tard, totalement exténués de toutes ces marches, on arrive au village de Pitam Deurali (2100m).
Vu notre état de fatigue, s’arrêter là pour la nuit est une bonne option surtout que le soleil se couche très tôt et qu’il fait de plus en plus froid.
Malheureusement pour nous, plus de gaz dans le village ce qui veut dire, pas de douche. Notre hôte nous propose quand même de nous faire bouillir de l’eau afin que l’on puisse se décrasser. Avec une température ne dépassant pas les 5 degrés et une coupure d’électricité, difficile de se laver en sachant que les murs laissent passer l’air de l’extérieur. Mais allez, on est là pour vivre à l’aventure donc on passe outre ces aspects contraignants et on se lance.
Le repas qui s’en suit fait du bien à tout le corps. En plus de nous nourrir, il permet de se réchauffer parmi la famille présente autour du poêle à bois. Mais la fatigue arrive vite et à 20h extension des feux !
Jour 2: De Pitam Deurali à Chhomrong
Après un bon repos bien mérité, le réveil s’effectue à 7h. Un petit déjeuner et après une petite frayeur avec une araignée (la plus grosse que Laura n’est jamais vu !), on prend la route à 8h.
Contrairement à ce que l’on pensait le chemin est assez simple et moins fatiguant que la veille mais on se pose tout de même la question de savoir pourquoi nous descendons autant alors que nous devons initialement aller plus haut. La réponse arrive assez vite. Le fait de descendre nous a conduit à un long pont suspendu qui nous fait changer de colline. Et là, l’horreur, 800m de dénivelés d’escaliers encore plus abrupts que la veille se présentent face à nous.
L’avancée se fait lente, les pauses de plus en plus fréquentes, et les jambes de plus en plus lourdes. En plus de cela, pas très intelligent que nous sommes, nous squeezons le repas du midi contre des gâteaux secs, histoire d’aller un peu plus vite…mauvaise idée.
Vingt minutes avant la fin de ces marches interminables, Laura n’arrive plus à respirer, une crise de souffle qui lui prend tout à coup dû à tant d’efforts répétés. On prend le temps de se calmer et de reprendre petit à petit sa respiration avant de se poser pour boire un peu et s’assoir.
Le “petit malaise” est passé et on repart pour les dernières marches. Arrivé tout en haut, on se retrouve devant une auberge et on demande à l’hôte à l’extérieur où nous sommes et à notre plus grande satisfaction nous sommes arrivés dans le petit village de Chomrong (2170m)
On n’en peut plus, on ne peut plus faire 10m en marchant mais pourtant il faut encore monter 5 marches pour aller à notre chambre à l’étage (les marches les plus dures de la journée !! ).
Pour récupérer on commande un goûter et un thé bien chaud car la température est encore très basse.
On décide également de tester la Lifestraw, offerte par les amies de Laura, car les bouteilles d’eau à cette altitude commence à devenir hors de prix. Et après une douche très très tiède, un repas copieux, on se couche encore plus tôt que la veille…19h30
Jour 3: De Chhomrong à Himalaya
Le lendemain est difficile car la route de la veille nous à offerte de belles courbatures. Nous nous levons tout de même à 7h afin de prendre un gros déjeuner et après le rangement de nos affaires, le remplissage des bouteilles d’eau et le remerciement à nos hôtes du jour, nous démarrons de nouveau notre journée à 8h.
En cette matinée, la route est très clémente avec nous et la montée est progressive (de toute façon on se dit qu’on ne pourra pas trouver pire que le chemin de la veille).
Vers midi, nous arrivons au petit village de Bamboo (2335m) et on décide, cette fois ci, de s’arrêter pour manger. On tombe sur un couple franco britannique (Chloé et Alex) rencontré un peu plus bas lors de notre ascension. On sympathise avec eux et s’installons à leur table pour mieux faire connaissance.
Après une pause d’une bonne heure, nous reprenons la route. Et après trois heures de marches paisibles et reposantes dans des vallées, rizières et forêts, nous arrivons au village de Himalaya (2920m).
La fatigue et les courbatures sont présentes mais moins que les deux précédents jours dû à un parcours moins chaotique. La vue des premiers sommets au loin en est aussi la cause!
Les paysages deviennent de plus en plus beaux et la nature plus sauvage. Un bonheur pour nos yeux et nos appareils photos.
La douche qui s’en suit se fera avec une bassine avec de l’eau bouillie avec un bon 5°C à l’extérieur, puis comme d’habitude on mangera tôt car la fatigue se fait ressentir dès l’arrêt de la randonnée. 20h les yeux se ferment et quasi instantanément le sommeil arrive.
Jour 4: De Himalaya à Annapurna Base Camp
Le jour J est arrivé, prochaine étape le camp de base des Annapurnas, point de chute de tous les trekkers de ce circuit. On se lève d’un pas décidé dès 7h tapante, on prend un déjeuner bien copieux pour prendre le plus de forces possibles et on s’envole vers notre objectif à 7h50.
L’ascension est de nouveau progressive ce qui facilite notre avancée. Mais ce qui nous motive encore plus c’est de marcher entourés de certains des plus hauts sommets du monde (entre 6000m et 8000m), c’est de voir ce magnifique spectacle que seule cette nature préservée peut nous offrir. Nous restons bouche bée devant tant de beauté. Mais au fur et à mesure de notre marche dans les montagnes Népalaises, le ciel bleu se laisse recouvrir d’un brouillard épais et menaçant. Il est environ 13h et on ne voit plus à 30m.
Le corps commence à ressentir l’altitude à l’approche des 4000m, car l’avancée se fait de plus en plus pénible, non pas à cause des muscles fatigués mais plutôt à cause d’un certain manque d’oxygène et d’une température glaciale ...
Mais on ne se laisse pas intimider et après un surplus d’effort, la brume épaisse laisse apparaitre un panneau où l’on peut voir écrit : NAMASTE, AMAZING ANNAPURNAS BASE CAMP HEARTLY.
Il est exactement 14h09 (oui l’heure exacte de ce petit exploit doit être connue), et nous sommes aux anges, on l’a fait. Notre premier vrai trek, notre première ascension en montagne, et pas n’importe quelle montagne, on parle bien de l’Himalaya, la montagne qui abrite les plus hauts sommets du monde, le toit du monde comme la surnomme les Népalais.
Dans ces moments là, on oublie tout, la fatigue, le mal aux jambes, le froid. Ce qui compte c’est ce que nous venons de réaliser. 16 Novembre 2015 à 14h09, la date et l’heure de notre arrivée au 4130m de l’ANNAPURNA BASE CAMP.
Pour fêter ça, on commande deux grosses cheesy pizzas avec 2 thés qu’on s’empresse d’engloutir. L’émotion retombe petit à petit et on peut se rendre compte que la température est très basse et que la nuit risque d’être assez compliquée.
Après s’être changé, on rejoins tous les trekkers dans la salle commune. L’ambiance est conviviale, tout le monde se restaurent, jouent aux cartes, se parlent. Un vrai moment de partage et de découverte entre individus. Puis s’en suit une partie de “Qui suis je” avec des Néerlandais et des Anglais qui nous permet de perfectionner notre anglais.
Mais vers 20h30 tout le monde décide d’aller se coucher car la journée à été rude pour tous et que le lendemain nous devons nous lever tôt pour voir le lever de soleil sur les Annapurnas. Le sommeil ne se fait pas attendre et à 21h tous les randonneurs s’endorment dans un silence intense.
Jour 5: De Annapurna Base Camp à Bamboo
Le réveil sonne, il est 5h45. Il fait très froid mais la raison qui nous pousse à nous lever est assez bonne pour se risquer à se lancer dans le froid glacial de l’Himalaya. Tous les trekkers ont fait de mêmes, tous essayent de trouver les meilleurs spots pour les vidéos et photos en attendant le tant attendu levé de soleil sur les Annapurnas.
Ca y est, on y arrive, les rayons de soleils touchent les premiers sommets et le spectacle est exceptionnel. On croise de nouveaux Chloé et Alex qui malheureusement n’ont plus de batterie à leur appareil photo. On prend des photos avec eux en échangeant nos Facebook afin de leur envoyer et aussi pour garder contact.
Tout le monde se précipitent ensuite dans la glaciale salle commune pour le petit déjeuner. Puis c’est déjà l’heure du départ, on plis bagages et on reprend la route à 8h10. Que de la descente, un bonheur pour les cuisses mais pas pour les mollets et les genoux. Pour midi, on s’arrête à Dobhan pour manger de bonnes pizzas (c ‘est fou comment elles sont bonnes en montagnes) et on continue notre route jusqu'à Bamboo (2310m) où on passera la nuit.
On décide de s’arrêter assez tôt dans la journée (14h30) car on est un peu fatigué et on veut surtout se reposer car le lendemain sera une longue et dure redescente.
Le soir, nous nous retrouvons seuls avec un jeune américain du Colorado (Nick) avec qui nous mangeons et apprenons à nous connaitre. On lui apprend même à jouer au Rami, jeu pour lequel il se trouve être très doué. Après un black tea bien chaud, on se couche à 19h30.
Jours 6: De Bamboo à Ghurnung
Le lendemain, le réveil s’effectue à 7h15, on prend notre petit déjeuner en compagnie de Nick et on lui souhaite bonne chance pour son ascension de l’ABC. On fait également un pari avec lui sur le temps qu’il mettra à y arriver ...
Pour notre part, nous prenons la route pour Tadapani, On sait déjà à quoi s’attendre lors de nos premières heures de marche. Une grosse descente d’escaliers avant, la tant redoutée, remontée sur Chomrong. C’est long, dur, douloureux pour les cuisses et le souffle. Laura n’aime décidément pas ce village car juste avant l’arrivée et après tant d’effort, elle refait une crise de respiration. On refait les mêmes exercices que quelques jours auparavant et tout revient à la normale.
Pour recharger les batteries, on mange un bout et se repose une petite heure avant de repartir en direction de Tadapani. Notre route est plutôt clémente dans ce sens là avec pas mal de chemins de forêt dans l’ensemble assez plats.
En demandant notre chemin à des locaux, on nous indique de quand même faire attention, car ce matin un Népalais s’est fait attaqué par un Ours. Il doit être loin maintenant mais il faut rester sur nos gardes. OK, message reçu, on marchera en regardant tout autour de nous désormais.
Malgré les chemins plus simples, nos avançons assez lentement. En effet, Laura est de plus en plus mal en point. Depuis quelques jours elle a des problèmes de femme qui ont fait éruption mais aussi une dizaine d’ampoules sur les deux pieds. Le souffle est également assez problématique car elle refait une crise dans la montée nous emmenant à Ghurnung (2060m)
La décision se fait vite, on va s’arrêter avant notre objectif car elle n’en peut plus.
La famille locale aide Laura à soigner ses ampoules en lui préparant un petit bain de pied.
Après une bonne sieste, on prend un excellent repas dans une guest house très familiale où l’on est très bien accueilli et plutôt chouchouté. La grand mère avec ses deux petites filles nous font même une démonstration de danse. L’ambiance est très chaleureuse mais la fatigue se fait ressentir assez tôt et on décide d’aller se coucher à 20h.
Jour 7: De Ghurnung à Ghorepani
Le réveil à 7h est assez difficile. Les muscles sont très courbaturés. Mais on prend notre courage à deux mains, on déjeune, je fais des bandages aux pieds de Laura pour éviter au maximum que ses ampoules frottent à sa chaussure puis on démarre notre randonnée du jour à 8h20.
En une matinée, on descend énormément de marches pour en remontée immédiatement après. On arrive à Tadapani à midi et on décide de manger. Apres une pause de 45min, on repart avec une nouvelle descente très abrupt mais s’en suis une énorme montée dans une nature très sauvage. “La jungle” comme les Népalais l’appelle.
On n’en voit pas le bout et on croise que des gens qui ne vont que dans le sens inverse. A croire que nous sommes les seuls à faire le trek dans ce sens là. Mais récompense, arrivé tout en haut de la colline à plus de 2600m, le spectacle est époustouflant avec d’un côté une nature très verdoyante et des collines à perte de vue et de l’autre les plus hautes montagnes du monde éclairées par le soleil tombant.
On décide de s’arrêter 10min pour immortaliser ce moment et on reprend la route pour ENFIN que de la pure descente jusqu’à Ghorepani (2860m). Apres 7h de marche (notre journée la plus longue), nous arrivons à Ghorepani à 16h10.
Ce village ressemble plus à une mini ville que les autres villages traversés avant avec ses nombreuses logdes à 3 étages, ses shops, et le monde qu’il y a.
Cette petite ville étape sera l’endroit où l’on prendra un jour de repos sans marcher. Laura a besoin de se reposer avant l’ultime étape. Nous sommes à 1h de Poon Hill, sommet à plus de 3000m où le levé de soleil est soit disant magnifique. D’un comme un accord, je me lèverai aux aurores le lendemain et j’irai seul à la rencontre de cette fameuse colline. Laura restera à la guest house pour récupérer.
Comme à notre habitude, on se repose avant de prendre notre repas et d’aller au lit assez tôt.
Jour 8: Escapade à PoonHill
Le réveil à 5h est très difficile pour moi, l’idée me traverse même de ne pas me lever et d’y aller le lendemain mais bon, qui me dit que demain je n’aurai pas la même pensée. Malgré la fatigue, je m’habille dans un froid extrême et écouteur sur les oreilles et frontale allumée je me lance à l’assaut de ce sommet (3193m) dans un noir des plus total.
Après 40min de montée, j’y suis, de nombreuses personnes sont déjà là pour immortaliser ce moment. Vers 6h20 le soleil fait enfin son apparition et le moins que l’on puisse dire, c’est magnifique, les couleurs du ciel sont exceptionnelles. Je m’empresse de prendre pleins de vidéos et photos pour garder ce moment unique avec moi.
Après une heure et demi passé là haut, je décide de redescendre et d’aller prendre mon petit déjeuner.
L’après midi sera non productive au possible avec au programme, bronzette au soleil en jouant aux cartes, manger et se reposer. Le soir arrivant, on décide de prendre un Dal Bhat pour notre dernier repas en montagne et on part se coucher à 21h
Jour 9: De Ghorepani à Nayapul
Après ce jour de repos bien mérité, nous sommes en pleine forme et après le levé à 7h et le petit déjeuner obligatoire, on part pour la fin de notre trek à 8h. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’on ne s’attendait pas du tout à une telle fin de parcours. Nous savions que nous allions beaucoup descendre mais pas comme cela.
En effet, un véritable mur de pierres, un escalier de l’enfer à n’en plus finir, on ne voyait jamais le bout. 1800m de dénivelés non stop dans des escaliers extrêmement abrupts et absolument pas réguliers. On prie souvent pour ne pas tomber.
Mais après 5h de descente, notre trek arrive à son terme. Juste deux trois contrôles pour signaler que nous avons bien quitté la montagne et on prend le bus direction Pokhara pour 1h30 de route sur le toit.